Développer durablement les activités

Accompagner la pêche professionnelle vers le large

Afin de développer durablement la pêche professionnelle, le Parc souhaite encourager les pêcheurs à cibler les espèces pélagiques (thon, bonite, porte-épée, thazard, coryphène) qui vivent hors du lagon.

L'objectif est de préserver les espèces plus fragiles présentes sur les récifs coralliens. Pour ce faire, le Parc commandite la pose de 14 nouveaux dispositifs de concentrations de poissons (DCP) ancrés. 

Un DCP est une longue ligne de mouillage équipée de bouées et d’un agrégateur, ensemble de cordages ou de bandes de plastique disposées sur les premières dizaines de mètres sous la surface. Après son installation en mer, cet agrégateur est rapidement colonisé par des algues, des micro-organismes et du plancton, et génère un mini-écosystème attirant les plus gros poissons qui viennent s'y nourrir.
Ces dispositifs rassemblent donc les poissons pélagiques sur une zone, permettant aux pêcheurs de les trouver plus facilement
La pêche sur DCP ancré reste une pêche artisanale et ciblée, qui ne génère pas particulièrement de captures accidentelles.

Dispositif de concentration de poisson ancré.

Un dispositif de concentration de poissons ancrés à l'extérieur du lagon.

Paul Giannasi / Office français de la biodiversité

Un dispositif de concentration de poissons ancrés à l'extérieur du lagon.

Paul Giannasi / Office français de la biodiversité

Dispositif de concentration de poisson ancré.

Vue sous-marine d'un dcp.

Paul Giannasi / Office français de la biodiversité

Vue sous-marine d'un dcp.

Paul Giannasi / Office français de la biodiversité

L’utilisation de DCP ancrés ne doit pas être confondue avec celle des DCP dérivants, utilisés par les thoniers senneurs industriels. Ceux-ci attirent beaucoup de jeunes thons qui n’ont pas encore pu se reproduire, mettant en danger la pérennité de ces populations. Ces DCP dérivants génèrent aussi des prises annexes d’espèces protégées comme les tortues marines, certains mammifères marins et des super-prédateurs tels que les requins.

Carte des DCP posés

Carte des DCP

Elsa Roumegous / Office français de la biodiversité

Carte des DCP

Elsa Roumegous / Office français de la biodiversité

Des délibérations pour soutenir la pêche locale

Une règlementation pour l’observation respectueuse des mammifères marins

L'arrêté ministériel fixant les modalités de protection des mammifères marins a évolué. Depuis le 1er janvier 2021, aucun cétacé ou sirénien ne pourra être approché à moins de 100m dans les eaux de Mayotte.

Pas moins de 25 espèces de mammifères marins peuvent être observées dans le Parc naturel marin de Mayotte. Cette aire marine protégée, d’une superficie égale à la zone économique exclusive (ZEE) de Mayotte, abrite donc une biodiversité marine unique qu’il est important de préserver !

Ainsi, l’arrêté ministériel du 1er juillet 2011, applicable sur tous les territoires français et fixant la liste des mammifères marins protégés sur le territoire national et les modalités de leur protection a été modifié le 3 septembre 2020 afin de préciser la notion de « perturbation intentionnelle » de ces animaux marins. Désormais, il est interdit d’approcher les mammifères marins à moins de 100m dans les eaux mahoraises, ainsi que dans toutes les aires marines protégées françaises, au risque de perturber ces derniers dans leurs comportements vitaux (allaitement, repos, alimentation, interactions sociales…).


Des contrôles des navires sont effectués afin de vérifier que la règlementation permettant d'éviter le dérangement intentionnel des mammifères marins soit respectée.

caudale d'une baleine à bosse

Seablue Nils

Seablue Nils

exemple d’une bonne photo-identification de baleine à bosse

La nageoire caudale des baleines à bosse est très souvent marquée et possède un pattern de coloration unique, véritable empreinte de l’animal.

Yannick Stephan – Mayotte Découverte

La nageoire caudale des baleines à bosse est très souvent marquée et possède un pattern de coloration unique, véritable empreinte de l’animal.

Yannick Stephan – Mayotte Découverte

Accompagner les pêcheurs à pied dans la préservation du poulpe

Depuis 2012, le Parc naturel marin effectue un suivi régulier de la pêche à pied. L’occasion d’échanger avec les pêcheurs. Leur constat est sans appel : la ressource en poulpe diminue, ils sont moins nombreux et de plus petite taille.

Pour garantir une pêche durable du poulpe, le Parc a proposé à plusieurs communes la mise en place d’une fermeture temporaire de la pêche au poulpe, l’objectif étant de laisser aux poulpes une période de répit pour grossir et se reproduire.

Un état initial de la ressource a préalablement été réalisé de 2014 à 2016 sur les sites de Mbouanatsa et de Mtsahara, et sur le site témoin de Bandrélé. Huit agents du Parc ont ainsi réalisé des comptages réguliers.
De nombreuses réunions de concertations, de sensibilisation et d’information ont été réalisées dans les villages directement concernés par la fermeture, mais aussi dans les villages environnants. Les dernières réunions ont permis de délimiter, avec les pêcheuses, la zone adéquate pour une fermeture temporaire. La zone préconisée par le Parc a été agrandie selon la volonté des villageois. En effet, les fermetures temporaires sont décidées par les habitants et non imposées. Une fois demandée, le Parc accompagne les villageois dans la démarche et la fermeture est actée légalement par un arrêté préfectoral.

Réouverture de la pêche au poulpe à Mtsahara.

Une pêcheuse vient de capturer un poulpe lors de la réouverture de la pêche à Mtsahara, après 3 mois de fermeture.

Camille Lecat / Office français de la biodiversité

Une pêcheuse vient de capturer un poulpe lors de la réouverture de la pêche à Mtsahara, après 3 mois de fermeture.

Camille Lecat / Office français de la biodiversité

signalétique de la zone de fermeture temporaire

Un panneau installé à proximité de la zone de fermeture temporaire.

Isabelle Bedu / Office français pour la biodiversité

Un panneau installé à proximité de la zone de fermeture temporaire.

Isabelle Bedu / Office français pour la biodiversité

La fermeture du premier site pilote, à Mbouanatsa, a eu lieu pour 3 mois de mi-septembre à mi-décembre 2016. 
Pendant les 3 mois de fermeture, le Parc a organisé des missions de surveillance et de sensibilisation auprès des pêcheurs se trouvant dans la zone réglementée.
A la réouverture, les villageois satisfaits ont pu constater que les poulpes pêchés étaient 2 fois plus gros qu’avant la fermeture et qu’il y en avait plus.

Le site de Mtsahara a quant a lui été fermé en 2017. Les données récoltées à cette occasion ont confirmé les bénéfices de la fermeture temporaire de la pêche au poulpe.

D’autres initiatives similaires ont eu lieu à Tsingoni et à Pamandzi en 2018.

Pesée d'un poulpe.

Deux agents du Parc collectent les données de pêche lors du jour de la réouverture du platier de Mtsahara.

Camille Lecat / Office français de la biodiversité

Deux agents du Parc collectent les données de pêche lors du jour de la réouverture du platier de Mtsahara.

Camille Lecat / Office français de la biodiversité

Aujourd’hui, le Parc souhaite accompagner les communes volontaires souhaitant organiser une fermeture temporaire de la pêche au poulpe sur leur territoire. Le Parc propose :
  • l’organisation des réunions préalables, 
  • le suivi de la ressource en poulpes et coquillages avant et après la fermeture, 
  • la communication dans les médias, 
  • la pose de panneaux explicatifs sur les plages des sites concernés, 
  • la surveillance des sites avec des tournées régulières.
https://youtu.be/0IMflkGjoHk