Je consomme responsable
Je me renseigne sur ce que je mange
La réglementation peut parfois paraître complexe et il n’est pas facile pour le consommateur de produits de la mer de savoir ce qui y est conforme ou non et d’avoir parallèlement la connaissance des espèces. Rappelons que la réglementation vise à encadrer les pratiques pour garantir à tous un accès durable aux ressources et protéger les espèces qui sont en voie d’extinction.
En étant conscient de ce qu’il y a dans notre assiette, nous consommons responsable. Voici quelques clés.
- Si j’achète des produits de la mer pour les consommer, je m’assure que le vendeur et le pêcheur sont des professionnels déclarés. La loi interdit au pêcheur non déclaré et au pêcheur de loisir de vendre le produit de leur pêche.
- Les pêcheurs de loisir ont l’obligation de marquer leurs captures en coupant la nageoire caudale.
- La pêche au filet est interdite sur le récif corallien. Les poissons récifaux doivent donc être péchés à la ligne et au casier, ou au fusil harpon à l'extérieur du lagon.
- La pêche au filet est réservée aux professionnels déclarés et interdite aux pêcheurs de loisir.
- La pêche à pied est ouverte aux professionnels mais pour l’instant, aucun pêcheur professionnel ne la pratique.
- La chasse sous-marine professionnelle n’est pas autorisée à Mayotte.
Puis-je acheter un poisson dont la nageoire caudale est coupée ?
Non. Les pêcheurs de loisir ont l'obligation de marquer leurs captures. En revanche, ils ne sont pas autorisés à les vendre car ils ne sont pas des professionnels déclarés. Si on me propose d'acheter un poisson marqué, je dois refuser car sa vente n'est pas permise.
Puis-je prendre un plat de poulpe frais local au restaurant ?
Il n'y a pas de pêcheur professionnel qui pratique la pêche au poulpe à Mayotte et les pêcheurs non déclarés n'ont pas le droit de vendre leurs captures. Cela signifie qu'un restaurateur ne peut pas acheter de poulpe local.
Si vous souhaitez consommer un plat de poulpe au restaurant, demander sa provenance et ayez conscience qu'en y consommant du poulpe local vous participez au trafic illégal de produits de la mer.
Puis-je acheter les petits poissons pêchés au djarifa ?
Non. Les pêches dites traditionnelles, au djarifa ou en pirogue, ne sont pas des pêches professionnelles et suivent les même règles que la pêche de loisir. Les pêcheuses au djarifa et les pêcheurs en pirogue n'ont pas le droit de vendre leur poisson.
J'ai acheté un poisson avec un trou. De quelle technique de pêche s'agit il ?
Le trou a pu être laissé par la flèche d'un fusil-harpon. Si c'est le cas, ce poisson capturé en pêche sous-marine ne peux pas être vendu. En effet, la pêche sous-marine professionnelle est interdite à Mayotte.
Attention, la gaffe utilisée par le pêcheur peut faire un trou similaire. Demandez la provenance du poisson et ayez conscience qu'un chasseur sous-marin n'est pas autorisé à vendre son poisson.
Pourquoi je ne trouve presque pas de poissons comme le poisson perroquet ou le poisson chirurgien frais à la vente ou au restaurant ?
Ces poissons sont herbivores et ne mordent pas à l’hameçon. Ils ne peuvent pas être pêché à la ligne.
Comme ils vivent dans les récifs, ils ne peuvent pas être capturés au filet puisque cette technique y est interdite. On ne peut les attraper légalement qu’en pêche sous-marine hors du lagon, pratique qui n’est pas ouverte aux professionnels à Mayotte. Les professionnels déclarés étant les seuls à pouvoir vendre leurs captures, je ne peux donc pas acheter de poissons comme le poisson-perroquet.
Les espèces protégées
Certaines espèces sont interdites de pêche et de vente, quel que soit la période de l’année, la technique ou le lieu de pêche. La personne vous proposant ces espèces à la vente est dans l’illégalité et est considérée comme un braconnier. N’en achetez pas.
Les périodes de fermeture
La pêche, la vente et la détention de certains crustacés est interdite à Mayotte du 1er novembre au 31 mars. Ces espèces ne doivent donc pas être proposées à la vente par les pêcheurs ni au menu des restaurants. Si on m’en propose, je m’abstiens d’en prendre.
Je consulte l'arrêté préfectoral relatif à la pêche à Mayotte :
Je diversifie ma consommation de poissons
A Mayotte, je peux privilégier les espèces de poissons pélagiques qui viennent du large (comme le thon, l'espadon ou encore la bonite) plutôt que les espèces récifales (comme le mérou, le capitaine ou le vivaneau). En effet, les espèces pélagiques sont moins sensibles à la surpêche. La surconsommation de poissons récifaux peut encourager leur surexploitation.
En variant les espèce dans mon assiette, je consomme plus responsable.
Je me renseigne sur ce que j’achète
Le ramassage de coquillages subit les mêmes restrictions que celui du sable : il est interdit. Les coquillages, même vides, font partie d’un écosystème. Ils peuvent être transformés en sable par l’action des vagues ou accueillir de nouveaux hôtes opportunistes. Je ne dois pas participer au pillage des plages en achetant des souvenirs ou des bijoux fait de coquillages, quelle qu’en soit la provenance.
Je n’achète pas non plus d’écaille de tortue ou de carapace naturalisée. Les tortues sont des espèces protégées, en achetant ces objets, je participe à leur braconnage.
Je limite mes achats de produits en plastique et d’objets jetables
Le plastique est une matière désastreuse pour l’environnement. Particulièrement résistant, il peut mettre des centaines d’années à se dégrader dans la nature.
A Mayotte, on le retrouve en mer et sur nos plages sous forme de gros déchets (des bouteilles en plastique par exemple) mais aussi de micro déchets (de minuscules particules de plastiques fragmentés par l’action du soleil, du vent, des courants et des vagues). Les macro plastiques blessent les animaux et sont une pollution visuelle sur nos magnifiques plages. Les micro plastiques ont un impact sur la santé des animaux marins, sur leur métabolisme, sur leur reproduction. Ils sont ingérés par les poissons et les crustacés que nous mangeons.
Beaucoup d’objets en plastiques ne sont pas nécessaires ou peuvent être remplacés par des matières moins nocives pour l’environnement.
- Je peux par exemple remplacer les pailles en plastique par des pailles réutilisables en métal ou en bambou.
- Afin de limiter mes déchets de manière plus générale, je peux privilégier les objets réutilisables plutôt que jetables.
- Les emballages en plastiques peuvent aussi être évité en utilisant des sacs réutilisables en tissu, par exemple lorsque je vais acheter mes légumes.
- Enfin, je peux faire attention au suremballage. Il arrive souvent qu’un produit soit emballé à l’unité, puis regroupé dans un plus grand emballage. Les paquets de biscuits en sont un exemple flagrant.
Je choisi des produits ayant un impact limité sur le milieu marin
Les détergents compris dans les différents produits ménagers sont nocifs pour la faune et la flore marines.
Même utilisés à terre, ces produits contaminent le milieu marin.
- Je peux choisir des produits ménagers naturels plutôt que des produits chimiques agressifs. Les produits naturels comme le savon de Marseille ou le vinaigre blanc, ont aussi un impact sur le milieu marin, mais utilisés avec parcimonie, cet impact sera moindre. J’utilise par exemple le savon de Marseille pour faire ma lessive.
- Les crèmes et huiles solaires chimiques sont destructrices pour les coraux . Elles vont constituer un film sur l’eau qui empêchera la lumière de pénétrer jusqu’à eux. Les algues contenus dans les coraux ne pourront pas faire leur photosynthèse et mourront. Sans ces algues avec lesquelles il vit en symbiose, le corail mourra lui aussi. Je peux choisir des crèmes solaires minérales moins destructrices ou utiliser des protections physiques comme les lycras, ou tout simplement un tee-shirt foncé à manches longues, un chapeau…