Le crabier blanc

Carte d'identité

Le crabier blanc (Ardeola iddae) est un petit héron trapu mesurant en moyenne 47 cm avec une envergure de 76 cm. Il arbore 2 plumages différents selon le moment du cycle de reproduction. En période nuptiale, de septembre à mars, son corps est entièrement blanc, son bec bleu vif à pointe noire et ses pattes rosées. En période inter nuptiale, ses ailes restent blanches mais le reste de son corps se colore en marron et beige, ses pattes en jaunes et son bec en gris.

Il se nourrit principalement d’insectes, d’amphibiens et de poissons sur les abords des zones humides. On peut notamment l’observer autour du lac Karihani où il chasse en solitaire.

Le crabier blanc construit un nid constitué de brindilles et niche en colonie avec d’autres espèces de hérons. A Mayotte, c’est avec le héron garde-bœuf qu’il niche. La femelle pond 2 à 4 œufs qui incubent pendant environ 3 semaines. Les jeunes sont ensuite élevés pendant 4 semaines.

Migrateur, il hiverne en Afrique de l’Est et se reproduit uniquement sur 4 sites de l’océan indien, Madagascar, Europa, Aldabra et Mayotte. Il vit généralement dans les zones humides telles que les lacs, les cours d’eau, les mangroves ou les bords de mer.

illustration d’un crabier blanc

Héron crabier blanc (Ardeola idae).

Illu. Philippe Payet / Office français de la biodiversité

Héron crabier blanc (Ardeola idae).

Illu. Philippe Payet / Office français de la biodiversité

Espèce menacée en reproduction ! 

La population de crabier blanc en déclin est estimée entre 2000 et 4000 individus et l’espèce est classée en danger d’extinction au niveau mondial sur la liste rouge de l’UICN.

 

Environ 200 couples ont choisi Mayotte comme site de reproduction, et plus particulièrement les mangroves de Chiconi Mangajou, Ironi Be, Poroani Malamani et la lagune d’Ambato. Cela représente 20% de la population mondiale. Notre région a donc une responsabilité dans la préservation de cette espèce protégée.

Sa principale menace est constituée par la dégradation et la destruction de son habitat par la pollution de l’eau, l’assèchement des zones humides, le recul des mangroves, les incendies, mais aussi la transformation de marais en site de culture. Les œufs et les poussins subissent une prédation naturelle d’autres espèces qui s’en nourrissent, mais aussi le braconnage des hommes. Le dérangement lié aux activités humaines constitue aussi une source de stress pour cet animal farouche.
A Mayotte, le plan national d’action mis en place en 2008 et pour 10 ans a été reconduit jusqu’en 2023. Il doit permettre de maintenir les actions de recherche et de connaissance, de déployer un programme d’éducation et de sensibilisation et de mener des actions de conservation et de restauration des sites de reproduction et des zones humides.