Le récif corallien sous pression

Des menaces naturelles

Le changement climatique global et les prédateurs naturels peuvent être une menace pour les coraux dans certaines conditions.
Le réchauffement des eaux et l’acidification des océans peuvent provoquer des épisodes de blanchissement du corail. Stressé par la modification de son environnement (température, salinité, luminosité, polluant), le corail se sépare de son algue et apparaît alors d’un blanc éclatant. Il peut survivre quelques heures à quelques jours dans cet état mais mourra si les conditions ne reviennent pas rapidement à la normale et s’il ne réintègre pas son algue. 
Le blanchissement des coraux dû au réchauffement climatique est la principale cause de mortalité du corail à travers le monde. Depuis la création de l’Observatoire des Récifs Coralliens en 1998, les récifs mahorais ont subi 3 épisodes de blanchissements massifs en 1998, 2010 et 2016, qui ont entrainé jusqu’à 90% de mortalité sur le récif barrière à certains endroits.

Blanchissement coraillien.

Un température trop élevée peut générer un stress thermique poussant le corail à expulser son algue. On observe alors un blanchissement.

Marine Dedeken / Office français de la biodiversité

Un température trop élevée peut générer un stress thermique poussant le corail à expulser son algue. On observe alors un blanchissement.

Marine Dedeken / Office français de la biodiversité

Acnathaster

Zoom sur une étoile de mer épineuse (Acanthaster planci), espèce invasive des coraux.

Alexandra Gigou / Office français de la biodiversité

Zoom sur une étoile de mer épineuse (Acanthaster planci), espèce invasive des coraux.

Alexandra Gigou / Office français de la biodiversité

Une autre menace naturelle vient de certains prédateurs qui se nourrissent de polypes. On peut citer notamment  l’Acanthaster planci, une étoile de mer dévoreuse de corail. Naturellement présente dans la région, elle peut pulluler rapidement si certaines conditions sont réunies. Son appétit dévorant peut ravager un récif puisqu’un seul individu peut consommer 5 à 6 m2 de corail par an. 
D’autres organismes végétaux ou animaux peuvent attaquer les coraux, comme les éponges, les algues et champignons micro-perforants, les poissons perroquets ou encore les mollusques foreurs.
Les conditions météorologiques ont également un impact sur le corail puisque le récif est en première ligne des attaques venant du large. Lors d’une tempête les vagues puissantes peuvent casser le corail et les fortes pluies provoquer un écoulement de la terre vers la mer. La boue va alors créer un envasement qui étouffe les coraux. 

Vous avez observé une Acanthaster ? Suivez le lien et signalez votre observation sur le site de TsiÔno.

Des menaces liées à l'action de l'Homme

Aux menaces naturelles, s’ajoutent les nombreuses dégradations générées car les activités humaines. 

  • Mayotte a connu une croissance démographique et un développement économique rapide, poussant les constructions et aménagements humains à s’étendre sur le lagon. Ils recouvrent les beach rocks (banc rocheux parallèle au rivage), comme la rocade de l’anse Choa à Mamoudzou ou la rue du front de mer de Sada. Ces aménagements sont à présent interdits par le plan d’Aménagement et de Développement Durable de Mayotte (PADD) dont le décret de validation a été publié le 26 juin 2009. 
  • Les pollutions invisibles, comme les batteries abandonnées, et visibles, comme les déchets, ainsi que les problèmes d’assainissement et de rejet des eaux usées vont apporter des maladies aux coraux qui seront fragilisés et résisteront moins bien face aux menaces naturelles. 
  • L’agriculture, et notamment les monocultures, nécessite un défrichement important qui se fait sur des pentes de plus en plus importantes. Faute d’arbre aux racines profondes pour retenir la terre, les fortes pluies entraînent une érosion des sols qui s’écoulent dans le lagon. Les sédiments recouvrent alors les coraux, les privant de lumière, d’oxygène et de nutriments vitaux.
  • Certaines pratiques culturelles peuvent participer à la destruction des récifs. A Mayotte, le Porites, un corail dur, est récolté vivant pour fabriquer les pierres utilisées dans la fabrication du msindzano, le masque de beauté traditionnel. 
  • La pêche peut voir un impact négatif sur le récif. Lors des pêches à pied par exemple, le piétinement des branches de coraux, le retournement des colonies coralliennes et des blocs qui abritent d’autres organismes sont fréquents. La pêche au filet peut aussi endommager le récif. Les filets s’emmêlant dans les branches des coraux et les brisant. Les filets abandonnés, appelés filets fantômes, sont une autre nuisance importante pour les récifs et les espèces qu’ils abritent.
  • Enfin, les coraux peuvent être endommagés par les ancres des bateaux ou les coups de palmes des baigneurs et des plongeurs sur certains sites très fréquentés.
     
littoral urbanisé

Vue aérienne du littoral urbanisé mahorais

Alexandra Gigou

Vue aérienne du littoral urbanisé mahorais

Alexandra Gigou

Déchets sur la plage.

Des déchets se déversant sur la plage depuis le village de M'Tsahara.

Julie Molinier / Office français de la biodiversité

Des déchets se déversant sur la plage depuis le village de M'Tsahara.

Julie Molinier / Office français de la biodiversité

Snorkeling que le récif.

Activité de snorkeling (palmes, masque, tuba) pour observer les récifs à marée basse.

Julie Molinier

Activité de snorkeling (palmes, masque, tuba) pour observer les récifs à marée basse.

Julie Molinier

Dans cet épisode, Ali et le Foundi embarquent sur un navire océanographique et découvrent les coraux du lagon en compagnie d'un savant un peu fou.

https://youtu.be/QR0sYBmGVx0

Cette troisième vidéo est consacrée au lien terre-mer et plus précisément au corail.

https://youtu.be/YnHMuJmcvJU