L'herbier sous pression

Des pressions naturelles

Les cyclones et les tempêtes tropicales peuvent être à l’origine de la destruction de surfaces importantes d’herbier. Si à Mayotte les saisons cycloniques sont moins marquées que d’autres régions tropicales comme La Réunion, elles génèrent quand même de fortes pluies et donc une brusque arrivée d’eau douce et de sédiments dans le lagon. Or, tous les phanérogames ne tolèrent pas les variations de salinité ni la baisse de luminosité. D’autres conditions climatiques particulières peuvent participer à la dégradation des herbiers. Par exemple les fortes marées basses associées à de fortes chaleurs vont les exposer aux UV et peuvent provoquer le dessèchement des feuilles.

Les éruptions volcaniques et les séismes peuvent avoir un impact sur les herbiers. Le volcan sous-marin en éruption au large de petit-Terre depuis mai 2018 a déjà entrainé un enfoncement de l’est de l’île de 12 cm entre mai 2018 et mars 2020. Ces variations de profondeur induisent entre autre des variations de luminosité et des temps de marnage différents qui impacteront probablement nos herbiers.

Le changement climatique global, accéléré par l’activité humaine, modifie nos herbiers. En effet, certaines espèces tolèrent mieux que d’autres l’augmentation de la température des eaux côtières et la montée du niveau de la mer. Les espèces composant les herbiers vont donc changer et leur étendue pourrait être modifiée.

Enfin, les tortues et les dugongs représentent une pression naturelle par le prélèvement qu’ils font lorsqu’ils se nourrissent. 

Herbiers découverts à marée basse

Herbiers à phanérogames marines découverts à marée basse.

Julie Molinier

Herbiers à phanérogames marines découverts à marée basse.

Julie Molinier

Ancrage non respectueux dans l’herbier.

Exemple d'ancrage non-respectueux dans des d'herbier : les plantes risquent d'être arrachées et les coraux cassés.

Katia Ballorain / Office français de la biodiversité

Exemple d'ancrage non-respectueux dans des d'herbier : les plantes risquent d'être arrachées et les coraux cassés.

Katia Ballorain / Office français de la biodiversité

Des pressions anthropiques

L’agriculture et l’urbanisation croissante auraient un impact sur nos herbiers. En effet, l’agriculture sur des terrains pentus, la déforestation, les constructions sur le littoral et le recul de la mangrove, sont responsables d’un envasement du lagon qui diminue la luminosité. 

Les rejets industriels, ou issus de l’agriculture, pollués et chargés d’eau douce participent à la dégradation de l’herbier. Les engrais par exemple sont entraînés lors du lessivage des sols par les fortes pluies et terminent leur course en mer.

La présence de baigneur et le piétinement par les pêcheurs à pieds, de même que l’utilisation de certains engins de pêche (les casiers par exemple) sont également des facteurs de dégradation. 
Le mouillage des bateaux de plaisance participe à l’arrachage des herbiers.