Protéger la mer
Surveiller les zones protégées
Grâce à ses deux navires, le service opération du Parc naturel marin de Mayotte est présent sur les zones protégées en mer, comme le site de la passe en S par exemple. Les agents y sensibilisent les pêcheurs en leur expliquant la réglementation. Ils sont parfois amenés à confisquer du matériel et à dresser des procédures judiciaires lorsqu’ils rencontrent des contrevenants.
Surveiller les activités
Quand je pêche
Reconquérir la réserve de la passe en S
La passe en S est classée réserve intégrale de pêche depuis 1998 et nécessite un renforcement de sa gestion pour que l’effet réserve fonctionne, c’est-à-dire que ce haut lieu de biodiversité soit un refuge pour la reproduction des espèces qui s’y abritent permettant notamment le repeuplement du lagon en poissons de récifs. Un plan de gestion dédié à la passe en S a donc été élaboré par le Parc en concertation avec les acteurs concernés par la réserve. Approuvé par le conseil de gestion du Parc en 2016, il prévoit :
- la mise en place et l’entretien de mouillages écologiques pour la préservation des habitats
- l’information et la sensibilisation des usagers
- l’amélioration de la connaissance du milieu avec des suivis scientifiques
- le contrôle des usages par une surveillance renforcée
Plan de gestion de la passe en S
Haut lieu de la biodiversité, la Passe en S bénéficie un plan de gestion qui lui est dédié.
Donner des avis sur les projets affectant le milieu marin
Le conseil de gestion du Parc naturel marin de Mayotte peut être saisi pour avis lors de l’élaboration de projets d’aménagement du territoire ou de nouvelles activités qui pourraient affecter le milieu marin. Ces avis sont tous élaborés après une étude approfondie des projets et sont basés sur les connaissances scientifiques et de terrain de l’équipe technique du Parc mais aussi sur la réflexion et l'expertise des membres du conseil de gestion. Ils permettent de s’assurer du respect de l’environnement marin et de limiter l’impact négatif des projets.
Plusieurs types d’avis peuvent être émis :
- L’avis conforme du Parc est sollicité par le service instructeur des demandes d'autorisation sur des projets de grande ampleur. La décision émise par le conseil de gestion, en faveur ou en défaveur du projet, est contraignante et le service instructeur sera tenu de suivre cet avis.
L'avis conforme est rendu par le conseil de gestion du Parc par délégation du Conseil d'Administration de l'Office français de la biodiversité (OFB). Cependant, pour les projets d'ampleur nationale, c'est le Conseil d'administration de l'OFB qui rend directement l'avis. - L’avis simple peut être rendu sur demande des services instructeurs ou proposé spontanément par le conseil de gestion. C'est une délibération qui n'a pas de portée juridique mais qui permet de donner des préconisations sur la mise en oeuvre de ces projets aux services instructeurs.
- L’avis technique est rendu par les services du Parc et les services concernés de l'OFB sur demande des services instructeurs. Il consiste à définir si le dossier soumis propose une analyse correcte des impacts du projet sur l'environnement marin, et si les mesures d'évitement, de réduction et de compensation proposées par le porteur sont adaptées.
Cet avis, combiné à ceux d'autres structures, contribue à aider le service instructeur à prendre une décision quant à l'octroi d'une autorisation.
Les avis émis par le Parc
Consultez la liste des avis émis par le Parc depuis 2012.
Notre gouvernance
Préserver les habitats marins et les espèces
Les dispositifs d'amarrage écologiques du Parc
Le Parc naturel marin de Mayotte abrite une extraordinaire biodiversité. Il constitue l’une des ressources principales du développement écotouristique de Mayotte. En effet, il combine de très bonnes conditions de navigation dans le lagon et des fonds marins d’un grand intérêt.
Le Parc naturel marin dispose, en 2024, de 103 dispositifs d’amarrages, soit 25 de plus qu’auparavant, tout autour du lagon de Mayotte. Il est constitué de 64 bouées jaunes (2 de plus qu’auparavant) destinées aux unités de moins de 12 mètres et de moins de 7 tonnes et 39 bouées blanches (23 de plus qu’auparavant) destinées aux unités de moins de 20 mètres et de moins de 20 tonnes. Une charte d’utilisation accompagne leur mise en place.
Pourquoi des dispositifs d’amarrage ?
Des embarcations de plus en plus nombreuses mouillent dans le lagon de Mayotte, avec le risque de détérioration des habitats, notamment des herbiers à phanérogames et des récifs coralliens par la pratique du mouillage à l’ancre. En effet, mouiller à l’ancre peut abîmer les fonds lorsque la chaine et/ou l’ancre labourent les sols, cassent du corail ou arrachent des herbiers, et ce à toutes les étapes de leur utilisation (mouillage de l’ancre, ragage, remontée de l’ancre). Ce faisant, l’ancre est susceptible d’endommager ou de détruire les habitats indispensables à de nombreuses espèces et de propager celles qui sont invasives.
Prudence : certaines pratiques consistant à jeter un sac de cailloux comme lestage pour maintenir son embarcation sont également susceptibles d’endommager le corail !
Pour réduire ces risques, le plan de gestion du Parc naturel marin de Mayotte prévoit la mise en œuvre d’aménagements et d’équipements permettant des pratiques écoresponsables. Ces nouveaux dispositifs, tout en protégeant les écosystèmes sensibles, apportent également un grand confort et plus de sécurité aux navires souhaitant s’immobiliser pour leurs activités.
Pourquoi protéger les récifs coralliens et les herbiers à phanérogames ?
Les récifs coralliens et les herbiers à phanérogames sont des espèces d’une importance écologique considérable. Elles sont des zones d’habitats, de frayère, de nourrissages et de protection pour de nombreuses espèces marines. Par exemple, les dugongs et les tortues marines se nourrissent d’herbiers à phanérogames.
Par ailleurs les récifs coralliens sont essentiels pour l’homme à travers le rôle de protection qu’ils assurent face aux phénomènes climatiques : protection contre la houle, protection du trait de côte….
Enfin, ils sont un potentiel de développement écotouristique, alimentaire et économique extraordinaires : les récifs coralliens abritent environ 25% de la biodiversité marine mondiale.
Des dispositifs écoresponsables, fruits d’une concertation
Une enquête et des réunions de concertation avec les professionnels et les usagers de la mer ont aboutis à la mise en place en 2023 de 25 nouveaux dispositifs ainsi qu’à un accroissement du nombre de dispositifs pouvant accueillir de grandes unités.
Si leur utilisation réduit considérablement l’impact de l’immobilisation d’un bateau dans un écosystème comparativement à un mouillage sur ancre, leur conception se veut également la plus écologique possible en l’état des connaissance actuelles. Ainsi, deux types d’ancrages ont notamment été utilisés pour les nouveaux dispositifs et fonction des différents types de substrats présents : des corps morts naturels (pierre de basalte de Mayotte) et des ancres à bascule.
Prendre soin de ces biens publics
Ces dispositifs sont des biens publics régulièrement entretenus et aujourd’hui mis à disposition gratuitement pour les utilisateurs : le respect de leur charte d’utilisation est garante de leur pérennité.
Charte d'utilisation
- Respectez la longueur et le poids de l’embarcation en fonction de la couleur des bouées ;
- S’amarrer à une seule embarcation par l’avant du navire en utilisant le bout du bateau à passer dans l’anneau de la bouée ;
- Occupez les coffres un maximum de 24h ;
- Prendre soin des dispositifs et contacter le Parc naturel marin de Mayotte en cas de constations de dégradation : parcmarin.mayotte@ofb.gouv.fr
Le capitaine du navire reste responsable de l’intégrité de son embarcation et doit à ce titre vérifier que les conditions météorologiques et de marée permettent le maintien au dispositif d’amarrage choisi. Certains emplacements présentent un risque d’échouage de l’embarcation lors des grandes marées basses.
Que dit la règlementation ?
Certaines zones sont interdites au mouillage à Mayotte :
- Celles sous Arrêté de Protection de biotope de : Saziley, Charifou, Papani et Moya
- Le site dit de la « Passe en S »,
- Le site de « Ngouja »,
- Le périmètre en réserve naturelle de l’ilot Mbouzi
- Et de 18h à 8h sur le site de « la plage de Papani »
Par ailleurs il est strictement interdit de mouiller sur des herbiers ou sur des récifs coralliens vivants.
Contrevenir à ces règlementations est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d'emprisonnement et 150.000 € d'amende.
AP n°2022/DEAL/SEPR/092 / AP n°2022/DEAL/SEPR/094 / AP n°865/DMSOI/2018.
Carte des dispositifs d'amarrage
Afin de protéger les habitats marins, privilégiez l’amarrage de votre bateau sur les mouillages écologiques.
Le ramassage des déchets
Dans le cadre de l’observatoire des déchets, le Parc caractérise les échouages de déchets sur les plages : quelles quantités, quels types de déchets, quelle saisonnalité. Entre 2016 et 2018, ce suivi a permis de ramasser et de caractériser 16 345 détritus, soit 321 Kg de déchets !
En parallèle, le Parc soutient ponctuellement des initiatives de ramassages de déchets sur les plages, en mangrove ou ailleurs, en apportant un appui logistique (matériel, gants, sacs poubelle) et humain.
Des filets anti-macrodéchets
Dans le cadre du plan France Relance, le Parc naturel marin de Mayotte a fait installer 2 filets anti macrodéchets en début de saison des pluies, situés à Pamandzi et à Majicavo. Mis en place dans des caniveaux débouchant sur le lagon, ces pièges servent à retenir les polluants solides emportés par les pluies.
Une fois les filets remplis à 75%, et après chaque évènement de fortes pluies, une entreprise de ramassage vient relever et vider les filets. Le contenu est ensuite acheminé au centre de tri, est pesé puis chaque déchet est traité suivant sa nature.
Ces filets sont conçus pour éviter les inondations, l’eau peut toujours s’écouler sur les côtés du dispositif. Pour diminuer les risques, les filets seront retirés lorsque les prévisions annoncent de fortes intempéries.
Ces deux premiers filets sont un projet de Recherche & Développement et servent de test. Si le système fonctionne sur Mayotte, d’autres pourraient être déployés sur d’autres communes au cours de 2022 à l’initiative des municipalités qui en auraient ensuite la gestion à partir de 2023.
Le REMMAT
Le Réseau Echouage Mahorais de Mammifères marins et de Tortues marines (REMMAT) a été créé pour renforcer la conservation des tortues marines et des mammifères marins de Mayotte par la prévention, la gestion et le suivi des échouages, mais aussi apporter des informations aux services en charge de la lutte anti-braconnage.
En tant que membre et animateur du réseau, le Parc participe aux missions de sauvetage des animaux vivants, à la gestion des animaux morts, aux éventuels examens et prélèvements.