Des filets pour retenir les déchets avant le lagon

Début de saison des pluies : le Parc naturel marin de Mayotte déploie treize filets anti-déchets !

06 décembre 2022

Dans le courant du mois de décembre, le Parc naturel marin de Mayotte va déployer 13 filets en aval de cours d’eau ou de caniveaux pour récupérer les déchets solides avant qu’ils ne finissent dans le lagon.

Avec le soutien financier de l’Union européenne – NextGenerationEU, de France Relance et de l’Office français de la biodiversité, ce programme se terminera courant 2023. Les filets seront alors confiés aux collectivités d’accueil.

Treize filets installés pour la saison des pluies 2023

Les filets sont fixés sur des ouvrages ayant les caractéristiques requises (fixité, solidité, dimension, proximité de la route pour permettre le prélèvement des déchets, sol non-naturel pour éviter le creusement, garantie de la continuité écologique sur une rivière…).

Si les conditions météorologiques le permettent, les filets seront déployés selon le calendrier suivant :

  • 05/12 et 06/12 : Pamandzi (aéroport + front de mer)
  • 07/12 et 08/12 : Dzaoudzi (Mangamagari)
  • 09/12 et 10/12 : Chiconi (front de mer)
  • 14/12 : Kani Be (mangrove)
  • 15/12 et 16/12 : Bandraboua (Patte d’oie)
  • 17/12 : Bouyouni (MJC)
  • 18/12 : Kani Keli (mairie)
  • 19/12, 20/12 et 21/12 : Koungou (pharmacie et Majikavo-village)
Emplacements filets antidéchets

Localisation des 12 filets antidéchets en mars 2023

Office français de la biodiversité

Localisation des 12 filets antidéchets en mars 2023

Office français de la biodiversité

Mettre en lumière les causes en amont des cours d’eau

La pose de filets pour retenir les déchets permet de réduire l’impact de la pollution sur le milieu marin sans pour autant résoudre les causes de cette pollution : suremballage des produits, dépôts sauvages, gestion des déchets, …

Depuis les choix des consommateurs lors de l’achat des produits jusqu’au traitement des déchets, en passant par le respect de la règlementation concernant les objets plastiques à usage unique, la problématique est dense et des actions ciblées sont à mettre en place.

Dans le cadre du projet du Parc financé par le plan France Relance, les déchets prélevés dans les filets sont pesés puis triés afin que les collectivités concernées connaissent la caractérisation des déchets produits en amont des sites où sont installés les filets. Ce projet est donc une alternative temporaire en attendant un changement indispensable dans notre relation aux déchets.

Intérieur d'un filet à déchets

Intérieur d'un filet anti-macrodéchets dans un caniveau de Pamandzi

David Lorieux / Office français de la biodiversité

Intérieur d'un filet anti-macrodéchets dans un caniveau de Pamandzi

David Lorieux / Office français de la biodiversité

Relevage d'un filet à déchets

Relevage du filet anti macrodéchets dans le caniveau de Pamandzi près de l'aéroport

David Lorieux / Office français de la biodiversité

Relevage du filet anti macrodéchets dans le caniveau de Pamandzi près de l'aéroport

David Lorieux / Office français de la biodiversité

Une phase-test en saison des pluies 2022

L’an dernier, deux filets-test avaient été installés sur deux sites d’expérimentation aux caractéristiques bien différentes.

  1. Le premier filet était dans la rivière Koropa, dans la commune de Koungou.
  2. Le second était fixé dans un caniveau de la commune de Pamandzi.

Dans le cadre de ce projet de Recherche & Développement, les filets sont conçus sur mesure par la société Pollustock et sont relevés après chaque grosse pluie par la société Enzo Recyclage, qui, en 2022, réalisait ce type de prestation pour la première fois.

L’objectif de cette phase-test était d’avoir un retour d’expérience de l’efficacité de ces filets dans divers contextes à Mayotte.

Une phase de déploiement avec l’appui des collectivités

La seconde phase du projet concerne la conception et l’installation de onze filets supplémentaires installés pour couvrir la saison des pluies 2023. L’installation et la gestion de ces équipements sont assurées par le Parc dans le cadre du plan de relance jusqu’au premier trimestre 2023. Le montant global du projet est estimé à près de 1 million d’euros.

Les installations seront ensuite mises à la disposition des collectivités engagées dans le projet. La gestion des filets antidéchets (AOT, prélèvements, entretien…) leur sera alors confiée.

Pour cette phase de déploiement, cinq collectivités de Mayotte ont sollicité le Parc pour accueillir ces dispositifs dans leur territoire :

  • la Communauté d’agglomération Grand-Nord,
  • la commune de Chiconi,
  • la commune de Dzaoudzi-Labattoir,
  • la commune de Kani-Keli et
  • la commune de Pamandzi. Un des filets installés à Pamandzi est co-géré par la société EDEIS en raison de sa proximité de l’aéroport.
Mesures pour les filets antidéchets

Prise de mesures pas les agents du Parc sur un site d'installation d'un filet anti-déchets

David Lorieux / Office français de la biodiversité

Prise de mesures pas les agents du Parc sur un site d'installation d'un filet anti-déchets

David Lorieux / Office français de la biodiversité

Aux côtés de ces collectivités, le Parc a étudié l’implantation potentielle des filets en portant une attention particulière sur :

  • les aspects techniques d’installation et de gestion du filet,
  • les enjeux en matière de déchets,
  • la dynamique hydrologique et
  • la dimension citoyenne et associative en faveur d’une appropriation du projet et de la sensibilisation des riverains.

Arrêter les déchets : une priorité

Le Parc naturel marin de Mayotte a décidé de lancer l’expérimentation de ces filets antidéchets face au constat de l’augmentation des déchets dans les milieux naturels et de leur impact sur la qualité de l’eau du lagon et la santé des écosystèmes marin.

  • La présence des déchets dans le lagon est une menace à plusieurs niveaux :
  • Selon leur nature (plastiques, batteries…) ils vont relarguer des polluants chimiques qui vont directement dégrader la qualité de l’eau.
  • Certains déchets peuvent être ingurgités par des espèces marines qui peuvent en mourir.
  • Enfin, ils peuvent se décomposer en microparticules qui vont aussi entraîner une pollution et qui sont d’autant plus absorbables par les espèces.
https://youtu.be/ixV_k9iaHlk

 

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