Une thèse pour mesurer l'évolution des herbiers marins face aux pressions
La thèse de Fanny Kerninon a pour objectif de fournir les outils nécessaires aux gestionnaires de l'outre-mer français pour faire le suivi et l’évaluation de l’état de santé des herbiers marins au regard des pressions humaines et climatiques.
Des travaux de longue haleine pour un résultat d'ampleur
Fanny Kerninon était déjà venue pour mettre en évidence les paramètres à évaluer pour comprendre l'état de santé des herbiers. Cette année, elle ajuste et teste ces indicateurs sur les différents terrains de recherche, dont les eaux de Mayotte.
L’Initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor) et l’Office français pour la biodiversité financent cette étude qui va permettre de suivre l’évolution des herbiers en parallèle de l’évolution de la qualité environnementale de l’eau, avec les mêmes indicateurs sur l’ensemble des outre-mers.
Comment vont les herbiers marins de Mayotte ?
A partir des travaux de Fanny Kerninon, le Parc a lancé le suivi pérenne des herbiers marins en 2020 et il faudra plusieurs années de recul pour en tirer une analyse.
Néanmoins, les données collectées ponctuellement depuis la création du Parc (2010) indiquent une tendance vers la dégradation de cet habitat. Sur certaines stations de suivi, des herbiers ont totalement disparu. C’est notamment le cas de la station de Kaweni soumise à de fortes perturbations humaines (eaux usées urbaines et industrielles).
Réduction des herbiers : quelles conséquences?
Si cette tendance générale au déclin se confirme, elle s’accompagnera d’une baisse des services rendus par les herbiers :
- stockage du carbone,
- protection contre l’érosion côtière et l’accumulation des sédiments,
- capacité d’accueil pour les espèces associées (tortues marines et dugongs).
Comment modifier la tendance ?
La plupart des mesures qui jouent un rôle dans la conservation des herbiers se déroulent à terre :
- préserver les zones boisées, y compris les mangroves,
- cultiver de manière raisonnée et diversifiée,
- arrêter de polluer les rivières,
- limiter l’artificialisation des sols, etc.
En mer, il est interdit de détruire les herbiers marins. Par exemple, la pêche au filet et l'ancrage sont interdits sur cet habitat. Les bouées installées par le Parc dans l'ensemble du lagon permettent à tous les usagers de s'amarrer sans détruire ces habitats, parfois difficiles à repérer depuis la surface.