Le dugong
Carte d'identité
Adulte, le dugong mesure entre 2,5 et 4 m de long et pèse 250 à 420 kg.
Il atteint sa maturité sexuelle entre 9 et 10 ans. La femelle met bas un seul petit à la fois après une gestation de 1 an et avec un cycle de reproduction tous les 3 à 7 ans. Elle allaite le petit pendant 1 an et demi.
Sa durée de vie peut atteindre 50 à 60 ans.
Souvent comparé à la vache à cause de son régime alimentaire herbivore, ses besoins en nourriture sont énormes puisqu’il consomme de 20 à 30 kg d’herbes marines par jour. Il trouve son alimentation sur les mêmes herbiers que les tortues vertes ainsi que dans les chenaux de mangrove et les baies. Le dugong est un vrai jardinier pour les herbiers. En les broutant, il facilite leur croissance et maintient leur diversité.
Généralement observé seul dans les eaux peu profondes du lagon, on peut parfois apercevoir la femelle avec son petit, ou plus rarement en petit groupe de 3 individus. Ne possédant pas d’aileron dorsal, on ne peut pas le confondre avec un cétacé ou un dauphin.
La légende mahoraise
Si le nom du dugong vient du malais Duyung, dame de la mer, qui rappelle son origine mythologique que sont les sirènes, Mayotte lui confère une toute autre légende.
Elle raconte qu’un frère et une sœur seraient partis en pirogue et auraient fautés ensembles. Pour les punir de cet inceste, Dieu les aurait transformés en dugongs.
Lorsque sa pêche était encore autorisée, la coutume voulait qu’un pêcheur ramenant un dugong femelle devait jurer, avant que l’animal ne soit consommé, ne pas avoir fauté avec, puisqu’il aurait pu s’agir de la jeune fille de la légende.
Sirène en voie d’extinction
Aujourd’hui, on dénombre moins de 10 dugongs autour de Mayotte. Avant les années 1970, cette population était bien plus importante. Son déclin vertigineux a été causé par une pêche excessive.
En 2015, alors que la réglementation interdit leur capture depuis près de 20 ans, un des derniers dugongs de Mayotte a été tué par un braconnier. Sa condamnation ne compense pas le coup dramatique porté aux objectifs de conservation de cette espèce. Toutefois, bien que le taux de reproduction de la population de Mayotte ne soit pas précisément connu, des couples mère-petit sont signalés chaque année depuis 2002.
L’étude des migrations saisonnières révèle que les dugongs sont capables de se déplacer en milieu océanique. Bien qu’il n’ait pas été mis en évidence, le contact entre des dugongs de Mayotte et des pays voisins est donc probable, et pourrait être un espoir pour leur survie à Mayotte.
Pour protéger le dugong :