Le poulpe
Carte d'identité
Le poulpe est un mollusque céphalopode très apprécié à Mayotte. De taille moyenne, son manteau peut mesurer 16 cm et ses bras 80 cm. Il se caractérise par un pied divisé en 8 tentacules munis de ventouses qui lui permettent de capturer des proies, de se fixer aux supports durs et de manipuler des objets, de nettoyer son corps, de se déplacer, etc. Tous ses tissus sont mous à l’exception du bec corné qui arme sa bouche.
Prédateur, il se nourrit de crustacés et de poissons.
Zoom sur … l’Octopus cyanea
Sur les 16 espèces de poulpes présentes à Mayotte, l’Octopus cyanea est le plus pêché et le plus grand. On le reconnait à la tache en forme d’œil qu’il a de chaque côté devant la tête. On le retrouve sur les zones récifales où il se cache dans des trous.
Il a été démontré que les Céphalopodes sont remarquablement intelligents et l’Octopus cyanea ne fait pas exception. Il a de nombreuses compétences qui lui permettent de développer des comportements élaborés de résolution de problèmes et même d’utilisation d’outils. Il peut explorer, jouer, se souvenir, s’adapter, prendre des décisions, apprendre…
La durée de vie de ce poulpe est relativement courte. Il se reproduit rapidement et les femelles sont adultes à 10 mois. Mais la femelle meurt une dizaine de jours après l’éclosion de ses œufs. Le mâle quant à lui décline à la suite de la reproduction. La durée de vie de l’espèce se situe entre 12 et 15 mois. La pêche d’individus immatures ne leur permettrait donc pas de se reproduire.
Champion du camouflage
Ordinairement de couleur brun rouge, la peau du poulpe a la particularité de changer de couleur, lui permettant de se camoufler dans son environnement.
Les variations de la peau intègrent également une dimension texturale, la peau imite la texture du support, et posturale, le poulpe imite le relief environnant. Mais s’il est démasqué il choisira de fuir, son manteau puissant lui permettant de se propulser rapidement. Il peut aussi tenter l’intimidation contre ses prédateurs en changeant d’aspect.
Ces variations sont instantanées et la durée d’un changement est de l’ordre de la milliseconde.
L’Octopus cyanea a d’autres techniques de défense. Lors d’une attaque, il peut se séparer volontairement d’un bras en espérant contenter le prédateur. Les bras coupés pourront se régénérer mais seront plus petits et moins colorés. S’il n’a plus le choix ou qu’il est surpris, il projette un jet d’encre en direction de l’agresseur. L’encre se dilue dans l’eau, créant un grand nuage noirâtre qui le cachera le temps de la fuite.