Les îlots : leur rôle
Des oiseaux et des hommes
Répartis sur l’ensemble du lagon, les îlots constituent un enjeu important sur le plan touristique, économique et écologique.
Isolés de Grand-Terre, ils sont appréciés des touristes et des plaisanciers qui recherchent des endroits calmes ou originaux. On s’y rend lors d’une sortie en bateau ou en kayac, pour un voulé, notre barbecue local, ou un bivouac.
Les pêcheurs fréquentent eux aussi les îlots qui sont entourés d’un récif frangeant. Ils y pratiquent une pêche vivrière et souvent artisanale, capturant à la palangrotte des espèces récifales comme le perroquet ou le mérou.
Sur les plus grands d’entre eux, on peut apercevoir des cabanes de fortune, installées bien souvent illégalement sur la plage par des pêcheurs ou plus haut à l’abri des arbres par des familles y cultivant les terres.
Mais les Hommes ne sont pas les principaux usagers des îlots qui sont avant tout des zones essentielles pour les oiseaux marins.
Les espèces migratrices, comme la sterne voyageuse, s’y installent temporairement pour se reposer et se nourrir lors de haltes pendant leur longue migration. On peut souvent observer des essaims de centaines d’oiseaux posés sur certains îlots. Ces oiseaux peuvent parcourir des centaines de kilomètres au dessus de l’océan et ont un besoin vital de ces refuges de roche et de sable isolés des hommes.
Certaines espèces indigènes sédentaires peuvent parfois s’installer sur les îlots lorsqu’elles y trouvent les conditions appropriées. On peut voir par exemple le Paille en queue nicher sur l’îlot Pouhou où il trouve des falaises percées d’alcôves lui permettant de faire son nid.
Nos îlots n’attirent pas que les oiseaux et font quelques fois office de plage de ponte. Le plus grand, l’îlot M’Tsamboro, est d’ailleurs très fréquenté par les tortues venant pondre sur ses plages. On peut aussi observer des traces de tortues sur les îlots de sable. Lorsqu’elles ne les traversent pas de part en part faute d’avoir trouvé de haut de plage, il arrive qu’elles y pondent. Ces îlots étant quotidiennement immergés par les marées, l’éclosion des œufs reste pour le moins incertaine.
Une léproserie devenue réserve naturelle
Par le passé, l’isolement des îlots à pu être mis à profit par les Hommes d’une toute autre manière. L’îlot Mbouzi, le deuxième plus grand du lagon avec ses 82 ha, est une ancienne léproserie. Dans la première moitié du 20ème siècle, il a accueilli jusqu’à 150 malades. Ceux-ci y vivaient en pratiquant l’agriculture, la pêche et l’élevage pour se nourrir. En 2007, plusieurs dizaines d’années après que les derniers lépreux aient été évacués, sa biodiversité remarquable, et notamment une des dernières forêts sèches primaires endémiques des Comores, a permis de classer l’îlot en Réserve naturelle nationale par décret ministériel. La réserve couvre non seulement la terre, mais s’étend aussi sur 60 ha en mer. C’est la première et unique réserve naturelle nationale du 101ème département français qu’est Mayotte.